Les enjeux linguistiques
Étiqueté : traduction, anglais, français, volet anglais
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10 novembre 2021 à 18 h 34 min #6951
Lorsque le nouveau volet « anglophone » d’Alphanumérique a été lancé cet automne, j’étais ravi de pouvoir me lancer dans le nouveau projet et d’animer des ateliers en anglais.
On a, bien sûr, rencontré certaines difficultés en ce qui concerne la traduction et l’animation des ateliers.
Pour ce qui est de la conception de nos ateliers, par exemple, il faut faire attention à la qualité des traductions. Par exemple, certains mots n’existent pas en anglais (ex. la « sensibilisation ») ou se traduisent difficilement entre les deux langues et peuvent mener aux malentendus (« rentabiliser » pour dire « to make profit from » ou « marchandisation » pour dire « commodification »).
Au-delà de la traduction des scripts et des diapositives, on a dû trouver de nouveaux contenus, ex. les vidéos, les photos, les diapos d’aide audio pour remplacer ceux qui étaient toujours en français. Ce sont les petits détails dont on ne se rend peut-être pas compte à premier abord.
Ceci dit, j’adore le processus de collaboration avec mes collègues pour réviser nos ateliers, en constante amélioration.
Quant à l’animation des ateliers anglophones, j’ai trouvé l’expérience hyper enrichissante et instructive.
Je suis conscient qu’on risque de reproduire une dynamique minoritaire-majoritaire dans le cadre de l’atelier. Une fois, par exemple, j’ai dû traduire les questions et commentaires de l’une des participant.es qui était en fait francophone (mais qui voulait suivre la formation en anglais) pour que les autres pussent la comprendre, et vice-versa.
Finalement, mes collègues m’ont demandé d’enregistrer de petites capsules vidéo en anglais pour le site web. On m’a dit que leur accent était trop « québécois » et que j’avais un accent plus « neutre » (pour les oreilles du Canada anglophone). Je l’ai fait volontiers et avec grand plaisir, mais ça m’a fait quand même réfléchir aux enjeux linguistiques dans le contexte canadien.
Personne, surtout parmi mes collègues québécois, ne doit sentir gêner de parler avec un accent. Je le dis en tant qu’immigrant allophone au Québec pour qui le français pose toujours certaines difficultés.
Cela dit, je comprends le besoin de se doter d’une saveur « pancanadienne » afin d’attirer des participants et partenaires des autres provinces canadiennes, ce qui était d’ailleurs l’un des principaux défis lorsque nos offres en anglais viennent d’être lancées.
À long terme, je crois que le Projet Alphanumérique devrait revoir sa mission au départ qui était de se concentrer sur une population francophone, ce qui fait sa force, mais pourrait également limiter le public qu’on pourrait autrement atteindre.
On pourrait également réfléchir à offrir nos ateliers dans d’autres langues (ex. l’Espagnol ou l’Arabe) si on voulait vraiment atteindre certaines populations marginalisées.
- Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 11 mois par christopher@technoculture.club.
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10 novembre 2021 à 19 h 00 min #6953
*au premier abord
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