Les enjeux linguistiques – volet anglophone

Posté le 10 novembre 2021 par christopher@technoculture.club
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      Lorsque le nouveau volet « anglophone » d’Alphanumérique a été lancé cet automne, j’étais ravi de pouvoir me lancer dans le nouveau projet et d’animer des ateliers en anglais.  Et comme tous les nouveaux projets, nous avons, bien sûr, rencontré certaines difficultés en ce qui concerne la conception, la traduction et l’animation des ateliers.

      Notamment, il faut faire attention à la qualité des traductions des scripts et diapositives.  Par exemple, certains mots n’existent pas en anglais (ex. la « sensibilisation ») ou se traduisent difficilement entre les deux langues et peuvent mener aux malentendus (« rentabiliser » pour dire « to make profit from » ou « marchandisation » pour dire « commodification »).

      On a dû aussi trouver de nouveaux contenus (parfois sur-le-champ !), ex. les vidéos, les photos, les diapos d’aide audio pour remplacer ceux qui étaient toujours en français. Ce sont les petits détails dont on ne se rend peut-être pas compte au premier abord.

      Ceci dit, j’adore le processus de collaboration avec mes collègues pour réviser nos ateliers qui sont en constante amélioration.

      Quant à l’animation des ateliers anglophones, j’ai trouvé l’expérience hyper enrichissante et instructive.

      Pourtant, j’ai pris conscience du risque de reproduire un dynamique minoritaire-majoritairedans le cadre de l’atelier. Une fois, par exemple, j’ai dû traduire les questions et commentaires de l’une des participant.es qui était en fait francophone (mais qui voulait suivre la formation en anglais) pour que les autres pussent la comprendre, et vice-versa.

      Finalement, mes collègues m’ont demandé d’enregistrer de petites capsules vidéo en anglais pour le site web. On m’a dit que leur accent était trop « québécois » et que j’avais un accent plus « neutre » (pour les oreilles du Canada anglophone). Je l’ai fait volontiers et avec grand plaisir, mais ça m’a fait quand même réfléchir aux enjeux linguistiques dans le contexte canadien.

      Personne, surtout parmi mes collègues québécois, ne doit sentir gêner de parler avec un accent. Je le dis en tant qu’immigrant allophone au Québec pour qui le français pose toujours certaines difficultés.

      Cela dit, je comprends le besoin de se doter d’une saveur « pancanadienne » afin d’attirer des participants et partenaires des autres provinces canadiennes, ce qui était d’ailleurs l’un des principaux défis lorsque nos offres en anglais viennent d’être lancées.

      À long terme, je crois que le Projet Alphanumérique devrait revoir sa mission au départ qui était de se concentrer sur une population francophone, ce qui fait sa force, mais pourrait également limiter le public qu’on pourrait autrement atteindre.

      On pourrait également réfléchir à offrir nos ateliers dans d’autres langues (ex. l’espagnol ou l’arabe) si on voulait vraiment atteindre certaines populations marginalisées.

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